La géologie de Bouaine

LA CARRIÈRE

Le belvédère de la carrière

La carrière dite de la Gerbaudière est un élément économique et structurel de Saint-Philbert de Bouaine. Un belvédère accessible à partir du Chemin du Pont-Chobert ouvre une vue aérienne sur le site d’extraction. Il permet de découvrir l’excavation creusée et, aux heures d’activité, le travail du chargeur et la noria des dumpers qui emportent les blocs de pierre vers le site voisin de la Gerbaudière. Là-bas, ils subissent  des opérations de concassage, de criblage et de lavage afin d’obtenir une gamme variée de granulats pour les travaux publics et la construction.

 

Carrière de Saint Philbert de Bouaine

 

Avant la mise en exploitation, la terre végétale et les stériles situés au dessus des niveaux à exploiter ont tout d’abord  été retirés et stockés dans les merlons voisins. Les explosifs s’utilisent ensuite pour fragmenter et abattre les matériaux. Chaque tir est précédé par la foration de la roche pour y insérer des explosifs. Les conditions de sécurité du tir imposent alors de s’éloigner.

Cette carrière est particulière par le type de roche extraite, l’éclogite à grenats, un matériau très dense. Pour en savoir plus, consulter les pages suivantes.Pour en savoir plus

Carrière de Saint Philbert de Bouaine vue du ciel

 

Le site actuel d’exploitation a été précédé par le site voisin où se trouvent les installations de concassage et de stockage. L’exploitation industrielle de la pierre a commencé à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sur le site du Haut-Beauvais. Elle fut mise en œuvre par un carrier grâce à la grande masse de munitions de guerre abandonnées qu’il avait dissimulé. Antérieurement, il a existé de petites carrières ouvertes par des maçons, pour la pierre à Landefrère, la Guerche et la Vrignais, pour le sable à la Ville-en-Bois…

Cette richesse  est le résultat  d’une géologie exceptionnelle dans la commune. Celle-ci a été étudiée par Gaston Godard, Maître de Conférence en Sciences de la Terre à l’Université parisienne Denis-Diderot, en l’an 2000 :

J’ai établi une carte géologique à l’échelle du 1/25000, d’après les sources suivantes:

  • Une carte géologique dressée par moi-même dans les années 1979-1980 à l’échelle 1/25000 de toute la région géologique nommée “ Complexe des Essarts ” et située au sud-ouest du Sillon houiller de Vendée. Cette carte a été publiée en 1981 (Godard, 1981).
  • La carte géologique à 1/50000 du Bureau de Recherches Géologiques et Minières publiées en 1979.

 

Sur cette carte, j’ai distingué les 4 formations géologiques suivantes :

  1. Synclinorium de Chantonnay (en violet) : Il s’agit de pélites, graywackes, schistes, etc., légèrement métamorphisés.
  2. Sillon houiller de Vendée (en brun) : Cette formation est constituée de grès, arkoses. , pélites charbonneuses et petites veines de houille. Elle est datée du Stéphanien (Carbonifère supérieur).  Cette formation s’étend du sud-est de la Vendée (région de Saint-Laurs et Faymoreau), jusqu’au nord-ouest de Lac de Grand-Lieu (Saint-Mars-de-Coutais, Port-Saint-Père).  Dans le secteur considéré, la largeur du houiller est d’environ 200 mètres.  Des tentatives d’exploitation du charbon y eurent lieu au XIXème siècle.  Un puits de houille fut ouvert en 1847 à Malabrit, et des puits de recherche furent foncés à La Merlatière de Viellevigne, près de La Boule de Saint-Philbert-de-Bouaine, et de Beauvais en Saint-Colomban.  La formation houillère, visible notamment sur les talus de la D753 à Malabrit, est très fortement pentée, avec un pendage moyen de 70° vers le nord-est.  Enfin, le Sillon houiller est une zone faillée hercynienne qui comporte une bande d’environ 150 mètres de largeur de roches cataclasées et broyées.  La faille a été reportée par un trait appuyé, et la zone broyée est figurée avec un trait large de couleur rose.
  3. Le Complexe des Essarts (en orange) est constitué de gneiss, amphibolites et éclogites qui sont notamment visibles dans la carrière de La Gerbaudière en Saint-Philbert-de-Bouaine.
  4. Une formation fluviatile yprésienne (en jaune) : Il s’agit de cailloutis à galets de quartz et de silex, de sables, et de petits niveaux d’argile sapropélienne riche en matière organique. Cette formation, autrefois attribuée au Pliocène (Ters, 1979), a été datée par palynologie et rapportée à l’Yprésien (Eocène inférieur) par Ollivier-Pierre et ai. (1985) puis Godard et al. (1994).  Cette formation est superficielle et forme un important placage sur les Landes de Bouaine.  Son épaisseur est irrégulière en raison de la présence de paléochenaux.  Dans la région, elle varie de quelques décimètres à 3 ou 4 mètres.  On peut l’observer en place dans les anciennes gravières de Lincuire en Geneston.  Cette formation, identique à celle qui tapisse le fond des dépressions de Grand-Lieu et du semi-graben de La Planche, possède une très forte porosité d’interstice et constitue un excellent aquifère (Grand-Lieu, Geneston, La Planche, etc.).

 

Les contours indiqués sur la carte sont précis surtout pour ce qui concerne les limites du Sillon houiller.  Ils sont moins précis pour les limites, plus floues, de la formation yprésienne.  Les limites imprécises ont été indiquées par un trait interrompu.

Carte de la géologie de Bouaine

 

Au  19ème siècle, le sillon houiller ouvrait de larges perspectives :

« Lloyd nantais : feuille commerciale et maritime (1836-1844) »

« Les mines d’anthracite, à trente-deux kilomètres de Nantes (dans la commune de St Philbert de Bouaine canton de Rocheservière), ainsi que les calcaires qui les avoisinent vont donner naissance à des fours à chaux vivement sollicités par l’agriculture. Les recherches qui ont été faites et qui se continuent depuis plus de quatre années sur plusieurs points du bassin ont amené des résultats satisfaisants tant dans la galerie des puits qui sont déjà creusés à une assez grande profondeur, qu’en faisant reconnaître aux environs la présence de lignite, de minerai, de sables et d’argiles qui pourront faire élever par la suite dans ces contrées des forges, des briqueteries, des poteries… »

L’incompétence de l’entreprise qui entreprit l’extraction au début du 20ème siècle mit fin à ce rêve.

Carte Yprésis Saint Philbert de Bouaine

 

 

Cailloux Yprésis Saint-Philbert de Bouaine
Cailloux prélevés dans l’ancienne formation fluviale Yprésienne

 

Le site de la carrière en activité a bouleversé le paysage ancestral. Le terrain pentu descendait jusqu’au cours de l’Isoire. La présence de petites planches témoigne de plantations de vigne. Outre les espaces de culture, ce sont un lieu-dit et une ferme, la Chapelonnière, qui ont disparu en 1992. La proximité du bourg bloque son expansion vers le Nord et réciproquement.

Cadastre 1837 carrière Saint Philbert de Bouaine
Plan du cadastre de 1837 avec indication du contour de la carrière actuelle

Le Chemin vers la Ville-en-Bois

La montée vers le site suivant s’effectue par un sentier bucolique longeant, du côté gauche le site de la carrière, du côté droit des prairies. Cette promenade champêtre va vous élever au-dessus du bourg, vous offrant un point de vue inédit sur un centre-bourg enfoui dans la nature.

Chemin Ville-en-bois Saint Philbert de Bouaine

Arrivé au sommet s’ouvre un chemin d’exploitation abrité sous une haie d’acacias.  Venant des bords de l’Isoire, vous vous êtes élevés d’une dizaine de mètres. Le bourg tout proche reste caché, à l’exception du clocher de l’église.

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