Le diagnostic effectué en 2019 par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives apportent un éclairage nouveau sur la présence humaine dans ce secteur.
« Les structures mises au jour recouvrent une période de la Tène (les cinq siècles avant JC) à l’époque contemporaine… Contemporain du premier réseau daté de la Tène jusqu’au début du Moyen Age classique, une fosse gallo-romaine signale une occupation à proximité… alors qu’un enclos au Haut Moyen Age est aménagé en respectant la trame cadastrale. Plus tardivement deux petits moulins, entre 4 et 5 m de diamètre, ont été édifiés. Présents sur la carte de Cassini (XVIIIème siècle), ils ont disparu au cours du XIXème et du XXème siècle. Seules nous sont parvenues leur base, plus ou moins bien conservées. »
Le monument du Sacré-Cœur a été inauguré au terme de la Mission de 1909. Chaque décennie, une Mission était organisée dans la paroisse Saint-Philbert pour réactiver la foi des ouailles. Elle consistait en une série d’exercices spirituels (processions, adoration du Saint-Sacrement, récitations du chapelet, confessions, messes…) ponctués de prêches et de conférences religieuses données par un groupe de prédicateurs (des missionnaires diocésains). Pour conserver le souvenir de ce temps fort, un monument était érigé à la fin de la période. La dernière Mission eut lieu en 1959.
Le monument du Sacré-Cœur devint la destination de la procession organisée à l’occasion de la Saint-Philbert en août.
Sur ce point haut, en tournant son regard vers le Nord, on voit de grands « moulins » s’agiter à l’horizon. Il s’agit d’un parc éolien, un des premiers de la Vendée. Après une forte opposition de la population contre un projet départemental de centre d’enfouissement technique de déchets, cette innovation technologique a séduit le conseil municipal et la population car son implantation dans les Landes, dans l’espace prévu pour les déchets, permettait de bloquer toute velléité future. En 2004, le projet devint officiel puis instruit.
Finalement, ce sont huit éoliennes qui ont été installées sur des terres communales. Les mats portent les nacelles à une hauteur de 80 mètres. Avec des pales de 45 mètres de longueur, cela porte la hauteur de chaque machine jusqu’à 127 mètres. Le parc peut produire jusqu’à 16 mégawatts, soit la consommation moyenne de 6500 ménages. C’est ainsi que le mouvement de la meule des anciens moulins à vent de Saint-Philbert-de-Bouaine a été remplacé par celui du rotor des éoliennes.
La rue du Haut-Bourg est suivie de la rue Saint-Philbert qui descend jusqu’à l’église. Il s’agit de l’une des plus anciennes rues de l’agglomération qui a compté jusqu’à treize petites fermes. Une épicerie apportait des services aux habitants de ce secteur, en revendant notamment des produits des fermes comme le beurre.
La plupart du bâti témoigne de son ancienneté ainsi que de son affectation agricole. En observant les façades, vous pouvez découvrir des linteaux sculptés, des anneaux pour attacher les chevaux…
B A U D
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L’écusson gravé sur le linteau de la porte a été réalisé à la construction de la maison par Clément Guilbaud, sieur de la Grimaudière. La famille Guéraud de Vieillevigne en devint propriétaire au XVIIème siècle.
Au premier carrefour, sur la gauche, la rue du Stade emprunte l’ancien chemin conduisant à Pont-James, sur l’axe Nantes-Les Sables d’Olonne. Au XVIIIème siècle, c’était le seul trajet pour rejoindre Nantes. Des jardins potagers bordaient le début de la voie, dissimulés par des haies ou des murs en pierre. Il devient difficile d’imaginer les champs et les prairies qui occupaient ce territoire.
L’ancien chemin de Nantes est devenu la Rue du Stade. La chaussée est inférieure aux terrains qui la bordent et en pente vers la rivière. Aussi, en cas de fort orage de pluie, elle se transforme rapidement en oued qui charrie les ruissellements venus de tous les côtés.
Avez-vous observé la présence de culs de bouteille dans les murs de clôture élevés en pierres ? Les maçons les ont ainsi placés, non pas par manque de matériau, mais pour signifier au donneur d’ordre qu’ils ont eu très soif.
Les terrains de football ont remplacé les vignes attachées à la cure. Le club de football a été créé en 1962 dans un contexte qui privilégiait le basket-ball. Ce dernier sport avait des équipes d’élite : Championne de Vendée cadet, Championne de Vendée junior. L’une a même disputé la Coupe de France cadet contre l’ABC Nantes dans l’ancien Palais des Expositions du Champ de Mars en 1961.
Le premier terrain de football était une prairie en place de l’usine Arthur Bonnet actuelle. A présent, c’est le Football Club Bouaine Rocheservière qui officie. Le complexe sportif a pris la place de vignes appartenant à la paroisse.
Dans cette enceinte sportive, on y pratique aussi une activité régionale inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France : la boule nantaise. Ce jeu se dispute entre deux équipes, avec des boules de 14 centimètres de diamètre, sur un terrain avec des bords incurvés dont l’origine proviendrait d’un jeu joué par les ouvriers de la construction navale dans les cales des bateaux.
© Bouaine Patrimoine Rédaction : Jean-Pierre Morisseau