Beauvais

Cette étape démarre de la Rue du Bocage (anciennement la Route stratégique de Nantes à Bourbon Vendée) et se termine à la Route de Corcoué-sur-Logne. Le trajet commence par la Rue des Chênes, arbres majestueux qui témoignent d’un enracinement le long d’un chemin vieux de plusieurs siècles qui conduisait à la propriété de Beauvais. Au XIXème siècle, elle devint composée de deux exploitations, le Haut et le Bas Beauvais. Le puits rénové marque la limite du quartier urbanisé avec l’ancien domaine féodal.

L’emplacement des constructions du Haut Beauvais avait été choisi en raison de la configuration du terrain dominant d’environ dix mètres la vallée de l’Isoire. La partie basse du dôme de terrain vers le nord était défendue par un fossé ou des douves formant un demi-cercle d’environ quatre-vingt mètres de rayon et dont le centre était occupé par le château. Le long des douves il y avait un mur jusque vers le Bas Beauvais. La défense se prolongeait au sud-est et au sud par un mur et un fossé qui s’écoulait dans les douves. Il ne reste presque plus rien de l’ancien logis.

Plan du Haut Beauvais avant la Révolution (château, douves, murs)
Reconstitution de l’apparence du château avant la Révolution

 

Le château était une bâtisse d’environ vingt-sept mètres de longueur sur quinze mètres de largeur. Sur le coté Est, au milieu environ, existait une tour formant un carré de huit mètres de côté. Cette tour devait être un élément de défense, ou un pavillon. Un escalier desservait les étages du château, cet escalier était en colimaçon, on retrouve plusieurs marches de cet escalier dans les murs de la grange du Haut Beauvais. Le château était prolongé vers le sud par une cour rectangulaire de trente-cinq mètres par trente mètres, et entourée de bâtiments de servitude.

La construction du château a dû être réalisée au cours du 13ème siècle comme l’indique l’encadrement gothique de la porte réutilisée dans la grange du Haut Beauvais. Lors de la reconstruction des fermes dans les années 1880-1890, on a également récupéré des archères (meurtrières pour tir à l’arc) qui ont été placées comme élément décoratif, au dessus du portail de la grange du Haut Beauvais, sur la maison du Bas Beauvais. Tous les angles des bâtiments actuels du Haut et du Bas Beauvais sont manifestement des pierres de taille de granit provenant du vieux château.

La grange de la ferme du Haut-Beauvais
Le portail principal de la grange
Une archère (ouverture pour tirer à l’arc) surmontée de la statue de Sainte Catherine
Blocs de granit issus de l’ancien château
Porte en forme d’ogive surmontée du blason du Seigneur de Beauvais
Ouverture consolidée par des blocs de granit

Beauvais devait être doté d’un étang alimenté par le ruisseau venant de la Bouanchère, la pointe se situait près de la carrière de Beauvais, et la chaussée à une centaine de mètres avant la route de Corcoué. Cette chaussée comportait une prise d’eau qui permettait d’alimenter les douves, d’abord le petit étang situé en face du Bas Beauvais, puis les douves elles-mêmes, en direction du bourg.

L’étang du Bas Beauvais

C’est dans les douves de Beauvais que fut caché au moment de la Révolution le coffret en bois contenant la grande croix processionnelle de la paroisse Saint-Philbert.

Le plus ancien propriétaire retrouvé est Guillaume Leroux, seigneur de Beauvais et de la Mullenière. C’est peut-être lui le constructeur du château de Beauvais au 14ème siècle.

Augustin Marie Samuel Auvynet fit construire les bâtiments du Haut Beauvais et, en 1890, ceux du Bas Beauvais, en utilisant les pierres provenant de la démolition du vieux château. En 1921, la métairie du Bas Beauvais fut vendue à la famille Graton et celle du Haut Beauvais à Edmond Choblet.

Le puits a été rénovée en 2000-2001. Les précédents travaux remontent à la construction de la ferme à la fin du 19ème siècle, avec des pierres du mur d’enceinte de l’ancien château. Le puits est recouvert de la pierre dormante d’un meule à grains actionnée à la main. Creux de 8 mètres cinquante, il n’a jamais tari.

Le puits du Haut-Beauvais
La couverture du puits : l’ancienne pierre dormante d’une meule

A proximité du puits existait une boulangerie, c’est-à-dire un bâtiment abritant un four à pain, une maie et les outils pour enfourner. Outre la cuisson du pain, le fermier du Haut-Beauvais y faisait rôtir les morceaux du cochon tué à la ferme, cuire les fressures et les gâteaux, dessécher les poires… jusqu’aux années 1950.

Plan de la ferme du Haut-Beauvais vers 1950

A Saint-Philbert de Bouaine, l’exploitation industrielle de la pierre a commencé à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sur un site proche du Haut-Beauvais. Elle fut mise en œuvre par un carrier, Castillo, grâce à la grande masse de munitions de guerre abandonnées qu’il cachait, notamment dans des tas de bois ou de fagots. Cette activité est passée maintenant de l’autre côté de la rivière de l’Isoire.

Vue photographiée avant 1911 depuis le Haut Beauvais

Pour quitter le Haut-Beauvais afin de rejoindre la Rue de la Mairie (anciennement Route de Saint-Étienne-de-Corcoué), il faut maintenant traverser la cour de la ferme. Quand le château existait encore, le chemin était dans l’alignement de la Rue des Chênes et descendait en face de la ferme du Bas-Beauvais, sur la rive de l’étang.

 

© Bouaine Patrimoine
Contributions : Guy Airiau, J-Baptiste Choblet, Pierre Parois
Rédaction : J-Pierre Morisseau

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