L’Avenue de Bretagne

En arrivant en haut de l’Avenue de Bretagne, vous atteignez la Route de Nantes ouverte en 1839.
La construction de cette route stratégique n°25 de Bourbon-Vendée à Nantes s’élança des Lucs-sur-Boulogne, en se branchant sur la route stratégique de Belleville-sur-Vie à Legé réalisée en 1808 sur ordre de Napoléon 1er, pour rejoindre la route des Sables-d’Olonne à Nantes au lieu-dit Viais.

Vous êtes au-dessous du lieu-dit « La Côte » ; il en reste quelques maisons basses typiques des petites fermes de cette époque. Un ancien puits demeure au bord de la voie.

Madeleine Jollet devant sa maison de la Côte
Cadastre de 1961 (Archives départementales de la Vendée)

Juste au-dessous s’ouvre une allée Paul Estival. Elle rappelle la mémoire d’un enfant de Bouaine, né tout près en 1901, un pionnier de l’aviation en tant que mécanicien navigant  pour l’ouverture des lignes aériennes  vers l’Amérique du Sud  (Brésil, Argentine). Orphelin de père, il fut élevé à Bouaine par sa grand-mère. A 14 ans, il rejoignit sa mère à Paris pour travailler dans une usine de l’aéronautique. Il se forma à l’École des Arts et Métiers. C’étaient les débuts d’une brillante carrière de mécanicien qui aurait pu l’amener à devenir pilote s’il n’avait eu une déficience visuelle. Pour en savoir plus, consulter www.poilus-de-bouaine.eu/documents/paul%20Estival.pdf

 

L’Avenue de Bretagne offre une perspective profonde jusqu’à l’église, dans le bas du bourg. Avec l’urbanisation, de larges bas-cotés plantés d’arbres ont été aménagés le long du ruban routier. Avant les années 1960, la descente était principalement bordée de prairies sur la droite, de vignes sur la gauche. Par les chauds après-midis d’été, des familles du bourg venaient profiter de l’ombre fraîche dans les futaies proches de la route. La première maison de l’entrée du bourg était en bas de la descente, elle a disparu au profit du rond-point.

À gauche : Septembre 1968 – un cheval dans sa prairie au bord de la route de Nantes |  À droite : Juillet 1972 – La route de Nantes au début de l’urbanisation

 

À mi-pente, sur la droite, la Croix-Thibaud est présente depuis 1871.

 

Un peu au-dessous, sur la gauche, un petit bâtiment maintenant aménagé en garage était heureusement éloigné du bourg car il avait la fonction d’abattoir. Il possédait à proximité une fosse où le boucher déposait les déchets du dépeçage. C’est dire les odeurs qui régnaient dans le quartier !

Le pignon sud du bâtiment de cet ancien abattoir conserve une publicité peinte pour le grand magasin Decré aménagé dans le centre de Nantes en 1931. L’immeuble fut  reconstruit après les destructions des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Il comportait quatre niveaux de vente et une terrasse qui accueillait un restaurant. L’importance et l’ancienneté du magasin firent qu’il donna son nom à tout le quartier. En 1979, la famille Decré céda le magasin qui prit l’enseigne des Galeries Lafayette.

Derrière l’abattoir, s’ouvrait un chemin creux qui servit de décharge publique. Le comblement s’opérait avec des détritus, ceux collectés en porte à porte dans le bourg avec une charrette à cheval, ceux des artisans… Il y avait très peu d’emballages à cette époque, mais ce dépotoir recevait les pneus usagés, les huiles de vidange, la ferraille, les gravats, les carcasses d’automobile… La décharge a fermé en 1966, suite aux premières constructions riveraines de ce chemin. Avant l’installation du tout-à-l’égout, les vidanges des toilettes du bourg étaient déposées dans d’anciennes carrières perdues dans la campagne ; elles étaient faciles à repérer par l’odeur.

C’est en 1966 que les six premières maisons neuves de l’Avenue de Bretagne accueillirent leurs  habitants. Rapidement, les nouvelles constructions poussèrent les limites du bourg au-delà du village de La Côte. Cette urbanisation fut dopée  par la création puis le développement de l’usine Arthur Bonnet.

 

En 1992, à la veille des  Jeux Olympiques d’Hiver d’Albertville, la flamme remonta la rue.

Cette déambulation dans l’Avenue de Bretagne s’achève à l’entrée de l’ancien bourg où se trouvaient les caves Mollé sur la gauche, une bascule pour la pesée des poids-lourds sur la droite. Celle-ci disparut quand le marchand de grains et engrais en construisit une pour son négoce, privant ainsi la gendarmerie de son outil de contrôle des surcharges.

 

Dans ce même lieu, fut élevé un nouveau bâtiment, le CCL, Centre Culture et Loisirs, en 1991. Les 500 m² furent partagés entre la bibliothèque, l’enfance (ruche, centre aéré)  et une salle commune. Cette structure d’un coût global de 2.500.000 Francs fut inaugurée le 23 mai 1992 en présence du Préfet de la Vendée.

 

La salle du CCL accueillit, entre autres, une association pour la promotion du patrimoine festif nommée « Coueff’s et Chapias » (Coiffes et Chapeaux). Née en 1981, elle eut  jusqu’à cinquante membres. Ce groupe folklorique reprend les danses traditionnelles du marais breton-vendéen et du bocage : la ronde, le branle, la scottish, la maraîchine, la polka, le quadrille, l’avant-deux, la mazurka…  Elle se produit  dans diverses animations comme les kermesses et les festivals. Même si le folklore subit aujourd’hui un certain désintérêt, elle continue à œuvrer et attend un renouveau de la valorisation de ce patrimoine.

 

« En piace… pi y te garantis qu’o va garocher ! »

« Coueff’s et Chapias » a succédé à une initiative des aînés dans les années 1970 lors des kermesses paroissiales. Ils réalisaient un défilé costumé imitant celui d’un mariage à la fin du XIXème siècle.

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